samedi 24 novembre 2018

Lumière verte et douleurs neuropathiques

Pour mieux comprendre l'effet des différentes longueurs d'onde de la lumière, les études précliniques de son équipe ont montré que les LED vertes et bleues produisaient des effets analgésiques chez les rats de laboratoire et inversaient la douleur neuropathique associée à des modèles animaux de douleur chronique. (Douleurs au pluriel)

« Nous avons répété cette expérience au moins cinq fois parce que les données étaient stupéfiantes. Franchement, au début, j'étais dans le déni », rapporte le chercheur.

Les effets analgésiques étaient complètement bloqués lorsque les yeux des animaux étaient couverts, ce qui suggère que les effets étaient principalement dus à des effets systémiques via le système visuel.

Des expériences préliminaires suggèrent que cet effet est médié par les opioïdes endogènes et éventuellement par le système cannabinoïde.  (Lumière verte efficace contre certaines formes de migraines et Lumière verte et douleurs fibromyalgiques.)
Ibrahim et Rajesh Khanna, professeur aux départements de pharmacologie, d'anesthésiologie et de neurosciences de l'UA, débutent l'étude financée par la subvention du National Center for Complementary and Integrative Health faisant partie du NIH, pour étudier le mécanisme par lequel la lumière DEL verte agit sur la neuropathie induite par le VIH.

Par conséquent, une partie de la nouvelle subvention consiste à explorer les circuits du cerveau et de la moelle épinière pour comprendre comment la lumière qui traverse le système visuel peut avoir des effets aussi profonds. Et une fois que nous aurons découvert les mécanismes, nous pourrons optimiser et manipuler le système pour le rendre encore plus efficace»

Le Dr Ibrahim note qu'un autre avantage majeur de cette thérapie est que, dans les études précliniques, elle produisait un effet « synergique » lorsqu'elle était combinée à des médicaments opioïdes. Ainsi, une dose plus faible de médicament était nécessaire, ce qui réduit les risques de dépendance, d'effets secondaires et d'autres problèmes de santé potentiels. « Si nous pouvions réduire la dose d'opioïdes nécessaire, nous pourrions certainement diminuer les effets secondaires et, espérons-le, diminuer le risque de dépendance. C'est certainement un outil potentiel pour aider à faire face à la crise des opioïdes. »



voir
Treatment of Pain Gets the Green Light

Lumière verte et douleurs fibromyalgiques.

Une étude récente menée par le Dr Mohab Ibrahim, de l’université d’Arizona a démontré que la lumière verte, de faible intensité permet de réduire les migraines et les douleurs fibromyalgiques.
Cette découverte s’est faite par hasard. Le Dr Ibrahim avait l’habitude de se ressourcer en pleine nature, assis sur un banc et entouré de lumière verte. Il avait détecté que ces « bains de verdure » diminuaient ses migraines, sans en connaitre la cause : l’atmosphère, la tranquillité ou la lumière verte.
Une étude sur des rats lui permis de découvrir que la lumière verte réduisait de les douleurs neuropathiques chez ceux-ci.
Un petit essai clinique sur des personnes humaines conforta la théorie. De 40 à 50 % de douleurs en moins ! Le bénéfice de cette cure d’exposition à la lumière verte a duré 4 jours après le dernier bain de lumière.
Le Dr Ibrahim travaille en ce moment avec Rajesh Khanna, professeur en pharmacologie. Les 2 hommes cherchent à comprendre le mécanisme engagé dans la réduction de la douleur. De base, la lumière verte créerait moins de signaux électriques dans le cerveau et l’oeil. La lumière verte augmenterait également le taux d’opioïdes endogènes circulants. D’où un effet bénéfique sur la réduction de la douleur.
Ibrahim note qu’un autre avantage majeur de cette thérapie est que, dans les études précliniques, elle a fourni un effet synergique lorsqu’elle est associée à des opioïdes. Ainsi, une dose plus faible du médicament est nécessaire, ce qui réduit les risques de dépendance, d’effets secondaires et d’autres problèmes de santé potentiels.
De l’opium contre les douleurs. L’idée n’est pas nouvelle, mais c’est moyen d’en créer simplement sans avoir recours à des médicaments aux effets secondaires importants.

mercredi 14 novembre 2018

Germes de Soja fermentés au secours du syndrome de l’intestin irritable

 Une pathologie digestive de forte prévalence


Le syndrome de l'intestin irritable (SII) est la pathologie digestive la plus courante ; elle affecte 5 à 10% de la population. Le SII est caractérisé par une hypersensibilité viscérale associée à la distension de la paroi intestinale et par une augmentation de la perméabilité intestinale ; ces symptômes étant exacerbés par le stress.

Des patients à la recherche de produits diététiques adaptés

Si une variété de traitements médicaux est disponible pour la prise en charge thérapeutique du SII, les patients restent à l’affût de conseils diététiques susceptibles d’améliorer leur qualité de vie. Les estrogènes, par leurs propriétés anti-inflammatoires et leur capacité à moduler la perméabilité intestinale par activation de leurs récepteurs, peuvent contribuer à l’amélioration des symptômes associés à ces pathologies digestives, d’où l’idée d’utiliser un ingrédient à base de soja, riche en phytoestrogènes (isoflavones).

Un extrait de germe de soja fermenté efficace pour atténuer les symptômes du SII

Les scientifiques ont évalué les effets d’un traitement oral par un ingrédient obtenu par fermentation de germe de soja (Glycine max (L.) Merr.) vis-à-vis des perturbations intestinales induites par un stress psychologique.
 Les résultats confirment la pertinence de l’utilisation de cet extrait en tant que traitement adjuvant dans cette pathologie digestive. L’intérêt du produit testé réside dans sa richesse en isoflavones présentes en forme aglycones, hautement biodisponibles.
Le résultat le plus marquant de cette étude est que le traitement par le germe de soja fermenté (GSF) prévient les effets délétères du stress sur l'épithélium intestinal.

L’équipe de Neuro-Gastroentérologie et Nutrition (E4-NGN) de Toxalim, animée par Vassilia Theodorou (EI Purpan), a évalué les effets d’un traitement oral par un ingrédient obtenu par fermentation de germe de soja vis-à-vis des perturbations intestinales induites par un stress psychologique.
  • L’intérêt du produit testé réside dans sa richesse en produits bioactifs, tels que les isoflavones (phytoestrogènes) présentes en forme aglycones (hautement biodisponibles) ;
  • Le résultat le plus marquant de cette étude est que traitement par le germe de soja fermenté (GSF) prévient les effets délétères du stress sur l'épithélium intestinal.
  • L'étude histochimique montre que le traitement par le GSF a diminué la densité des mastocytes de la muqueuse intestinale (cellules dont la dégranulation en condition de stress libère des médiateurs algogènes et/ou capables d’augmenter la perméabilité intestinale).
Cette étude fait partie du travail de thèse CIFRE de Lara Moussa (ED SEVAB) et a donné lieu à une publication originale parue dans Clinical Nutrition 32 (2013) 51-58

En savoir plus

Cette étude a été réalisée par Lara Moussa dans le cadre d’une convention CIFRE (Convention industrielle de formation par la recherche), cofinancée par GENIBIO et l’ANRT (Association Nationale de Recherche et de Technologie).
GENIBIO est une société qui, forte de son expertise en biocatalyse, biochimie végétale et microbiologie, recherche, développe et produit des ingrédients innovants : probiotiques et prébiotiques, extraits végétaux, pour les marchés des compléments alimentaires, de la dermo-cosmétique et des produits de santé. Plus d’informations sur le site : http://www.genibio.fr/
La thése intitulée « Effets d'un ingrédient à base de germe de soja (Glycine max (L.) Merrill) fermenté sur l'intégrité de la barrière intestinale et la sensibilité viscérale : mécanismes d'action impliqués » est téléchargeable en intégralité sur le site :
http://ethesis.inp-toulouse.fr/archive/00002111/01/moussa.pdf



Articles originaux
* Moussa L. et al.A new soy germ fermented ingredient displays estrogenic and protease inhibitor activities able to prevent irritable bowel syndrome-like symptoms in stressed female rats. Clin Nutr. 2013, 32:51-58.
Moussa L. et al.A low dose of fermented soy germ alleviates gut barrier injury, hyperalgesia and faecal protease activity in a rat model of inflammatory bowel disease. PLoS One. 2012, 7:e49547.

Natto (soja fermentés japonais mais ce n'est pas le produit utilisé dans l'étude) : http://avenuedujapon.com/blog/tag/natto/ 

voir aussi Les aliments fermentés : de l’or pour le syndrome de l’intestin irritable






samedi 22 septembre 2018

L'intestin influence la motivation et les émotions via le nerf vague

Selon une étude menée à la Icahn School of Medicine de Mount Sinai et publiée le 20 septembre dans la revue Cell, un nouveau circuit neural intestin-cerveau établit le nerf vague comme composant essentiel du système cérébral qui régule la récompense et la motivation.

 Des recherches antérieures ont établi que l'intestin était un régulateur majeur des états motivationnels et émotionnels, mais jusqu'à présent, les circuits neuronaux intestinaux-cérébraux pertinents restaient insaisissables. Le nerf vague, le plus long des nerfs crâniens, contient des fibres motrices et sensorielles et traverse le cou et le thorax jusqu'à l'abdomen.

Sensation intestinale: Les cellules nerveuses sensorielles de l'estomac informent le nerf vague (jaune) et le cerveau de la manière dont notre estomac et nos intestins se portent.
Traditionnellement, les scientifiques croyaient que le nerf dépendait exclusivement des fonctions suppressives telles que la plénitude et la nausée; en revanche, on pensait que les hormones circulantes, plutôt que la transmission vagale, transmettaient des signaux de récompense de l'intestin au cerveau.
«Notre étude révèle, pour la première fois, l'existence d'une population neuronale de« neurones de récompense » au sein des cellules sensorielles de la branche droite du nerf vague», explique Ivan de Araujo, auteur principal de l'article. «Nous avons découvert que la stimulation du nerf, en particulier de sa branche intestinale supérieure, est suffisante pour exciter fortement les neurones de récompense situés profondément dans le cerveau.»
L'étude a révélé que les neurones de récompense nouvellement identifiés du nerf vague droit opèrent sous les mêmes contraintes que celles attribuées aux neurones de récompense du système nerveux central, ce qui signifie qu'ils lient les cellules sensorielles périphériques aux populations de neurones de récompense du cerveau.
 «Nous avons été surpris d'apprendre que seule la branche vagale droite entre en contact avec les neurones de récompense contenant de la dopamine dans le tronc cérébral», explique Wenfei Han, professeur adjoint de neurosciences à la Icahn School of Medicine de Mount Sinai.  La dopamine est un transmetteur neuronal connu pour être essentiel à la récompense et à la motivation.

La découverte de neurones vagaux gastro-intestinaux droits véhiculant des signaux de récompense vers le cerveau ouvre des possibilités de nouvelles cibles de stimulation plus spécifiques susceptibles d’accroître l’efficacité de la thérapie par stimulation vagale, un traitement qui consiste à administrer des impulsions électriques au nerf vague. des troubles émotionnels et alimentaires.

https://www.mountsinai.org/about/newsroom/2018/gut-branches-of-the-vagus-nerve-are-essential-components-of-the-brains-reward-and-motivation-system 

mardi 21 août 2018

Lumière verte efficace contre certaines formes de migraines


La lumière est l'un des pires ennemis du migraineux. 

La photophobie fait en effet partie des symptômes les plus fréquemment rapportés par les personnes souffrant de crises de migraine, quelque 8 millions en France rien que dans la population adulte. Une seule alternative donc en cas de crise : se réfugier dans l'obscurité. A moins qu'un certain type de luminosité soit mieux toléré. C'est ce qu'ont cherché à évaluer des scientifiques israéliens du Beth Israel Deaconess Medical Center. Et selon leurs résultats publiés dans la revue Brain, la lumière verte serait la candidate idéale.

Des signaux neuronaux plus faibles

Les scientifiques ont exposé des migraineux photophobes à différents types de lumière : blanche, bleue, ambre, rouge et verte donc. Et sur les 69 patients atteints de migraines sévères inclus dans l'étude, 80% d'entre eux ont vu leur douleur s'intensifier au contact de toutes les lumières, sauf la verte. Celle-ci a même eu pour effet de réduire ces douleurs chez 20% d'entre eux. Outre le caractère déclaratif de l'évaluation de la douleur par les patients, les chercheurs se sont aussi appuyés sur l'intensité des signaux électriques produits par la rétine de l'œil et le cerveau en réponse à chaque type de lumière. Ils se sont ainsi aperçus que les lumières bleue et rouge provoquaient une réaction plus importante que ce soit dans la rétine ou dans le cortex, tandis que la lumière verte produisait des signaux bien plus faibles.

L'obscurité reste plus efficace 

De précédentes observations chez le rat montraient en effet que les neurones de la zone du cerveau chargée de transmettre les informations sur la lumière - le thalamus - étaient moins sensibles à la lumière verte qu'aux autres. Autrement dit, que le mécanisme de la photophobie est moins marqué par une luminosité verte. Ainsi les chercheurs envisagent-ils des applications concrètes comme par exemple des lunettes capables de filtrer le spectre lumineux pour ne laisser passer que le vert. Ou encore des ampoules de basse intensité n'émettant qu'en vert. Le but étant bien sûr de trouver des solutions à l'isolement des migraineux forcés de se réfugier dans le noir. Reste que si la lumière verte est mieux tolérée que les autres en cas de crise de migraine, il faut rappeler que même dans l'obscurité, la migraine reste douloureuse et difficilement supportable. L'obscurité reste en effet la meilleure alternative contre ces douleurs, preuve en est que les chercheurs réservaient des plages de plusieurs minutes dans le noir complet aux volontaires.

vendredi 22 juin 2018

Luminothérapie ?


La luminothérapie est une technique consistant à baigner son visage et principalement ses yeux dans un flux de lumière grâce à une lampe spécifique.
La luminothérapie est très souvent utilisée pour améliorer la dépression ainsi que les troubles du sommeil.
Largement répandue dans les pays nordiques, cette technique a aujourd’hui acquis des fondements solides.

Quelle est l’origine de la luminothérapie ?

Cette technique a été découverte pour la 1ere fois par le médecin danois Ryberg Finsen. Celui-ci s’intéressait alors à des maladies comme la tuberculose. Il reçut le prix Nobel en 1903 pour ses travaux. Ensuite, la luminothérapie est vite retombée dans l’oubli.
Dans les années 80, un psychiatre et chercheur, Norman E. Rosenthal, l’étudie et l’utilise pour soigner la dépression chronique. Malgré des résultats très encourageant dans la lutte contre la dépression, la luminothérapie mettra près de 30 ans avant d’être prise au sérieux.
Encore aujourd’hui, beaucoup croit qu’il ne s’agit que d’un gadget, ce qui est faux. De très nombreuses études ont prouvées, scientifiquement, les bienfaits de cette technologie.

Comment fonctionne la luminothérapie ?

Chaque être humain est synchronisé sur un cycle de 24 heures par le biais de son horloge interne. Le matin, lorsque la nuit fait place au jour, la lumière perçue à travers les cellules ganglionnaires de la rétine empêche la transformation de la sérotonine en mélatonine. La mélatonine étant l’hormone qui favorise le sommeil. Le soir, c’est le schéma inverse. Sans lumière du jour, la sérotonine est de nouveau transformée en mélatonine. Aidant ainsi le sujet à se préparer au sommeil.

Pour résumé, un cycle circadien normal permet de booster la concentration en sérotonine la journée et en mélatonine la nuit. La sérotonine agit naturellement comme un antidépresseur et diminue les sensations de douleur.

Une étude a prouvée que l’utilisation de simulateurs d’aube augmente le taux de cortisol le matin. Le cortisol est une hormone « boostante », comme la sérotonine. Hormone du stress aussi. Ce qui n’arrange pas forcément les fibromyalgiques, souvent assez stressés ou angoissés.

Chez les personnes souffrant de dépression chronique par exemple, ce cycle est perturbé.

La luminothérapie permet alors de rééquilibrer les phases du cycle circadien. C’est-à-dire de mieux dormir la nuit et de se sentir en forme le jour.

 Source : Pacchierotti C, Iapichino S, et al. Melatonin in psychiatric disorders: a review on the melatonin involvement in psychiatry. Front Neuroendocrinol. 2001 Jan;22)

jeudi 17 mai 2018

Méditation : une révolution dans le cerveau


A REVOIR. Émission Enquête de santé, présenté par Michel Cymes et Marina Carrère d'Encausse Diffusé le 16-05-2018 - Replay | Durée : 120 minutes

https://www.allodocteurs.fr/emissions/enquete-de-sante/enquete-de-sante-du-16-05-2018_26761.html

Méditation guidée par  Christophe André  (à partir de 6'43'').
https://www.facebook.com/MagazinedelasanteF5/videos/1617698075014992/



Les invités Enquête de santé Méditation : une révolution dans le cerveau
  • Dr Christophe ANDRÉ, psychiatre
  • Dr Gaël CHÉTELAT, directrice de recherche - Inserm et coordonnatrice du projet Silver Santé Study cf la méditation pour lutter contre le vieillissement
  • Jeanne SIAUD-FACCHIN, psychologue clinicienne, psychothérapeute
  • Dr Grégory BAPTISTA, médecin interniste et gériatre au centre de mindfulness de Montpellier

Les livres :
  • La vie intérieure Christophe André Ed. L’Iconoclaste/France Culture, 2018
  • Comment la méditation a changé ma vie… et pourrait bien changer la vôtre ! Jeanne Siaud-Facchin Ed. Odile Jacob, 2012